La Photosynthèse (PV Lunaîne)

Le vent souffle au dehors, on peut l'entendre hurler au quatre coins de la grande bâtisse. Un vent glacial, un vent qui laisse sa trace dans les flocons qu'il emporte avec lui, ils forment ainsi une mer immaculée, déchaînée et violente. Ici plus que de la voir au dehors, on peut la ressentir dans le couloir de la bibliothèque, le vent se glisse alors sous vos vêtement pour vous mordre la peau de ses crocs de glace. Il est entré par une fenêtre laissée ouverte, laissée ouverte par un être qui ne ressent peu être pas le froid de la même manière que vous, mais que l'ennuis a pousser en ce lieu. Avec sa mélancolie habituelle elle était entrée dans la bibliothèque dans le grincement de la lourde porte en bois qui séparais les livres du couloir. Ici aussi après être passée, elle avais laissée la porte ouverte, et le vent pénétrer en ce lieu, emplis du silence de la connaissance.

Désormais une pédicule de neige tapissais le sol devant la fenêtre. Dans la bibliothèque Kimy marchais d'un pas las et sans conviction entre les rangés d'étagères. Elle parcourais les immenses étagères de ses yeux bleus et vides. Ses ailles étaient basses et les plus longues plumes traînaient dans la poussière. Des mots sur l'épaisseur étagères donnaient le sujet des livres qu'elles contenaient. Kimy les lisais sans les voir et passait devant sans s'en souvenir. "Littérature Française", "Littérature Anglaise", "Littérature Russe", "Histoire", "Géographie", "Théâtre Baroque", "Poésie", "Partitions de musique" ... Les étagères montaient presque jusqu'au plafond, des échelles coulissantes permettaient  l'accès aux livres situés les plus haut. Les livres formaient des mosaïques de couleurs sur lesquelles le regard de la mutante se perdait.

Elle s'est arrêtée. Elle s'est arrêtée devant un mot : "Biologie". Comme tous il était écris sur l'épaisseur de l'étagère, collée dos a celle ci une autre étagère portait un autre nom "Champs et forces". De toute évidence elle était arrivée dans la partie scientifique de la bibliothèque. Son cerveau ne s'est pas tout de suite remis a fonctionner, elle s'est engagée dans l'allée "biologie" toujours sans convictions, et tira un livre du bout du doigt, a hauteur du coude, au hasard.
Pas tout à fait au hasard d'ailleurs, il était plus petit que les autres et sa tranche était joliment décoré de plantes peintes à l'aquarelle, cela avait attiré son regard sans qu'elle s'en rende compte. Elle jeta un regard à la couverture, des plantes en fleur la recouvrais entièrement, sauf un carré blanc encadré de bleu qui contenais le titre en majuscule "FLEURS" et le sous-titre écris dans une police fine en attachée "des Prés et des Bois".

Le regard de Kimy s'est alors mis a briller, elle a jeté un regard a droite et a gauche pour trouver un endroit ou s'asseoir. Elle a entrevu au loin un coin de canapés pour lire. *Trop loin la flemme ... trop visible en plus* Depuis sa rencontre avec les deux filles elle n'était pas retournée dans sa chambre, elle ne savait plus depuis combien de temps ça faisait mais la couche de neige avait bien augmentée depuis. Kimy évitait les autres, elle voulait rester seule ... Elle ne voulait s'attacher à personne. La mutante a levé la tête et, sans réfléchir, elle a escaladé l'étagère mécaniquement, avec un bras en moins, qui tenait le livre. Une fois en haut elle s'est assise au bout de l'étagère après avoir époussetée la place.
Elle a alors enfin ouvert le livre, à une page au hasard. Et elle est tombée sur une double page de dessins de fleurs, il devais y en avoir 5 par page, les noms étaient écris en bas de la page. Elle ne s'est pas plus que ça attardée sur les nom en Latin qui n'attiraient pas les yeux à cause de leur sonorité étrange et leur police en italique, et a plutôt fait attention aux noms en français :"Véronique Petit-Chêne", "Véronique Rustique",  "Véronique à feuilles de Lierre", "Véronique des champs" et "Véronique Printanière". Kimy feuilleta le livre, que des fleurs, des dessins de fleurs partout. Elle se plongea à nouveau dedans et étudia avec attention une "Silène des rochers" ...

Ses cheveux sombres encadraient le livre qu'elle tenais sur les genoux, ses ailles lui faisait une couverture de plumes, elle portais le grand mentaux gris qu'elle avais attrapé au vol dans sa chambre ainsi que le jeans qu'elle avais obtenue la même manière, ses pieds étaient chaussés de bottes, et pendaient dans le vide à deux mètres de hauteur. Elle était au final facilement remarquable de loin ou bien si on levais la tête, mais elle s'en fichais. Elle était fascinée par son livre, et ne faisait plus attention à rien.

HRP : on m'a dis que tu aimais la longueur o/

Il n'y avais aucune fleurs au propriétés fluorescentes ? Pourtant Kimy était persuadée que ça existait ... Tant pis. La mutante s'assit en tailleur et se concentra sur une page consacrée aux marguerites. Alors que ses yeux parcouraient une Pâquerette et que son esprit vagabondait dans son passé, une timide voix fit taire le silence de la bibliothèque.  

-Heu… S… Salut ?

Encore un peu embrumés, comme sortant d'un sommeil profond, les yeux de Kimy quitèrent les pages colorés pour déterminer l'origine de se son. Une jeune femme ? Qu'est ce qu'elle faisait là ?
Ah oui la fille aux dreadloks qui partageait désormais sa chambre. Kimy eut un violent mouvement de recul, de surprise, et déploya ses ailes comme pour s'envoler."FLAP"

Oui en ce moment elle était plutôt lente à réagir... en même temps vu les nombreuses nuit blanches qu'elle passait à cause de sa claustrophobie c'était normal. Désormais accroupie les ailes écartés révélant l'enchaînement preque parfait de ses centaines de plumes, Kimy jetait un regard mi méfiant mi interrogateur à celle qui l'avait surprise. Son livre refermé entre la main et le dessus de l'étagère, la tête très légèrement tournée sur le côté comme un animal curieux. Son regard n'était en rien haineux, non juste un peu surpris, pas spécialement amical, juste un peu triste. La mutante choisis de ne pas s'envoler, non, pas tout de suite. Si la jeune femme lui adressait la parole c'est bien qu'elle lui voulait quelque chose ... Et Kimy se sentait tellement seule en réalité ... La rousse, voyant qu'elle ne recevait pas de réponse repris timidement :

- Hum… Je m'appelle Luaine… On s'est déjà croisé…

Elle était un peu rouge. Qu'est ce quelle avait ? Luaine ? Luaine. Comme la lune et la haine ... Finalement pourquoi cette humaine adressait-elle la parole à un monstre ailé comme Kimy  ? Pour lui dire qu'elle l'avait déjà croisé ? Oui et ? Kimy ne savait pas trop quoi faire et devant la gêne de cette jeune femme elle en devenait presque elle même gênée. Bon on récapitule, elle s'est présenté. L'usage voulait que Kimy se présente à son tour. Dans une autre vie la mutante aurait affiché un grand sourire et aurait commencé à parler de tout et de rien sans s'arrêter.

Maintenant non, ces paroles ces chansons du passés étaient enfouis sous les cendres de l'incendie qui avait ravagé son âme. Kimy resta figée un instant. Puis, doucement, elle replia ses ailes dans son dos, la surprise était passée. Une fois cela fait elle sauta au sol, la fine couche de poussière dessina un cercle à l'endroit où Kimy atterrit en faisant siffler l'air. La mutante baissa les yeux vers le livre qu'elle tenait toujours dans sa main. Elle le remis en place la tête basse. Et se figea après le "tac" que fit le livre en touchant le fond de l'étagère. Un ange passa à nouveau.
De profil par rapport à Luaine, la main toujours sur la tranche du livre, les cheveux lui cachant l'intégralité du visage, l'intégralité de ses sentiments, elle souffla enfin d'une voix rauque :

- ... on m'appelait Kimy ...

Elle hésitait, maintenant qu'elle avait répondu, à se tourner vers cette inconnue et chercher un sourire ou à s'enfuir. Mais de toute façon elle n'avait pas besoin de relever la tête pour savoir que Luaine était sur le chemin qui menait à la porte et que se jeter dans la tempête qui soufflait au dehors était du suicide pour elle et sa légèreté d'oiseau. En plus cela faisait depuis ... depuis John ... qu'elle n'avait pas été en présence de quelqu'un. Pourquoi ne pas en profiter ?

Et si Luaine mourrais à son tour, sous ses yeux, la vie humaine était tellement précieuse pour la mutante et tellement facile à auter pour le malade mental qui parcourait la bâtisse ... Finalement Kimy ne bougea pas, statue de bois, raide et dure, immobile mais prête à fuir, on pouvait presque voir ses ailles vibrer d'hésitation. Pourquoi l'imparfait ? Parce que les dernières personnes qui l'avaient appelés comme ça étaient ... non en fait John était encore bien vivant et avait prononcé ce nom. Mais était elle encore cette Kimy là ? Celle qui riait celle qui souriait ? Celle qui aimait tout ceux qu'elle rencontrait, à qui elle ouvrait son esprit et son coeur ? Non. Elle avait changée ... Les flammes avaient ravagés son coeur et son corps ...

(C'est vrai que 5 ans de labo une famille et des amis tués ça fait très mal ... mais la guerre du Vietnam + labo + massacre de ses potes et autres + séquéstré dans un bunker pendant toute sa vie + plus de papa + plus de maman à 7 ans + Asile + tout le reste.... c'est quand même plus ... toute la box réunie pas trop ... Enfin tout ça pour dire que ... on est vraiment cruels avec nos persos D8)

-On… T'appelait ? Tu veux dire que plus personne ne t'appelle par ce nom, ou que plus personne ne t'appelle du tout, ou… ? Kimy, Kimy, Kimy… Moi j'trouve ça plutôt joli. Ca te va bien… Mais tu as l'air triste, tu souris pas…

Son ton était ... d'abord surpris, puis gentil puis ... elle faisait un constat d'enfant. "Tu ne souris pas" ... en effet, pour l'instant elle ne savait plus comment il fallait faire pour sourire. Peu être en pensant à John ? Au contraire, parce qu'une ombre sanguinaire et brûlante accompagnait le militaire. Une ombre responsable de la douleur de la jeune mutante. Non elle ne souriais pas, et elle ne sourirait peu être plus jamais maintenant. Parce que tout ce qui la faisait sourire pouvait en disparaissant la tuer. Elle ne supporterais pas un nouvel incendie ...

-Dis, tu veux bien sourire ? Tu es comme ça -triste- depuis qu'on ne t'appelle plus ? Tu sais, peu importe ce qui arrive, on a tous vécu des choses plus ou moins horribles… Et la vie continue quand même.

Luaine était désormais devant Kimy et tentait maladroitement de la réconforter. Un éclair de haine passa dans le regard fatigué de Kimy. Ses yeux brillèrent comme ceux d'un animal enragé. Cet éclair qui ne disparus pas tout de suite. *Tu ne sais pas ... tu ne peut pas savoir* Fit un instant l'esprit de la brune. Puis, après une seconde, assez pour se faire remarquer, la haine s'en fus. Remplacée par fatigue et désespoir. Ces pensés haineuses pouvaient autant s'appliquer à elle même, elle ne savait pas elle non plus ce qu'avait vécue l'humaine en face d'elle. Et après tout c'était vrai, la vie continuait. Si on réfléchissait, ne pas s'attacher à quelqu'un lui faisait mal, et même si elle ne s'y était pas attaché elle pleurerait leur mort et son incapacité à ne pas avoir pu les sauver ... En plus il y avait une chance que l'Autre ne les tuent pas ... Une petite chance.

Alors Kimy tenta de sourire. Elle tenta, parce qu'elle n'en fit en réalité rien, et même à la place elle fondis en larmes.
Quelque chose s'était brisé en elle, un mur de glace qui l'empêchait de pleurer, de sourire, de rire, qui atténuait ses émotions, qui retenais sa douleur et qui lui permettait de tenir debout malgré sa fatigue. Tout était partit et son esprit qui voulait nouveau sourire se retrouva submergé par la douleur et le désespoir qu'elle cachait au fond d'elle même.
Kimy s'effondra sur place, les jambes coupées, plus elle tentait de refouler ses larmes plus elles dégoulinaient, et avec elles les souvenir de tout ses proches. Ses épaules tremblaient et avec elles les plumes qui les recouvraient. *La vie continue, elle doit continuer ...*. Elle se mit maintenant à sangloter. *Faible, je suis faible ...*